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Pauvreté en Haute-Savoie : l’urgence d’un changement de regard

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À l’occasion de la sortie du 30ᵉ rapport du Secours Catholique sur l’état de la pauvreté en France, la délégation de Haute-Savoie a organisé une conférence le 20 novembre à Annecy. Une opportunité de rappeler un constat alarmant : la pauvreté s’intensifie, et il est urgent de changer notre regard sur les plus précaires.

Un portrait accablant
Une centaine d’élus, dirigeants associatifs, bénévoles de terrain et journalistes se sont réunis pour écouter les enseignements clés du rapport :

  • Les femmes, premières touchées : surtout les mères célibataires, dont les enfants vivent en grande précarité.
  • Santé et pauvreté: en 25 ans, la part d’adultes inaptes au travail pour raisons médicales a doublé, révélant des carrières usantes et des conditions de travail dégradées.
  • L’emploi ne protège pas de la pauvreté : en Haute-Savoie, salaires bas (dans le tourisme, la restauration, le commerce) et coût de la vie explosif plongent même des travailleurs en CDI dans la précarité, aggravée par la pénurie de logements abordables.

Une précarité en hausse 
Entre 2017 et 2023, le taux d’extrême pauvreté a bondi de 11 points : 74 % des ménages accompagnés vivent désormais sous ce seuil. Derrière ces chiffres, des drames humains : des familles obligées de choisir entre se chauffer, se loger ou nourrir leurs enfants.

Des inégalités criantes 
Sébastien Javogues (président de la Communauté de Communes Arve et Salève) et Bernard Nicoud (bénévole du Secours Catholique) ont souligné le contraste entre l’image idyllique du département et la réalité sociale. La carte postale du département riche, voisin de la Suisse, est sérieusement écornée : précarité alimentaire, isolement géographique, absence de logements décents, précarité monétaire. 
La pauvreté n’est pas un choix individuel, mais le résultat de décisions politiques en matière d’emploi, logement, santé ou accompagnement social. Affaiblir les protections sociales aggrave la précarité. Les réformes du chômage depuis 2021 ont multiplié les sans-droits, éloignés durablement de l’emploi. Le décrochage du RSA par rapport au SMIC n’a fait qu’appauvrir davantage les bénéficiaires. Plutôt que de réduire les aides, il faut renforcer l’accompagnement (formation, mobilité, garde d’enfants) pour favoriser le retour à l’emploi. 

Un discours qui a changé 
En 1994, la pauvreté était perçue comme conjoncturelle, une mauvaise passe qui appelle à une protection sociale. En 2025, elle devient une affaire de responsabilité individuelle, de manque d’effort pour s’en sortir. Près de 10 millions de personnes sont pauvres en France, dans l’indifférence du plus grand nombre. La société semble s’y habituer, stigmatisant les précaires comme des « assistés ». Or, la précarité est devenue un héritage social, plutôt qu’un accident de parcours.

Un appel 
Il est urgent de changer le regard sur les personnes les plus pauvres, d’appréhender la complexité de la réalité et de contrer la stigmatisation et les fractures de notre société. La lutte contre la pauvreté doit être un choix collectif, qui engage les pouvoirs publics, la société dans son ensemble et chacun.e d’entre nous.
 

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L'État de la pauvreté 2025 - Conférence en Haute Savoie
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Crédit photo : Numerica photo club de Faverges

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